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La collation en dialyse est un moment important, attendu par les patients. Elle touche à la dimension de partage, convivialité, à l’effet réconfortant (vécu par certains patients face à la maladie rénale chronique) de l’alimentation en société.
Son absence pendant la pandémie de COVID 19 a réaffirmé son importance pour le bien-être et la qualité de vie du patient.

D’un point de vue nutritionnel, elle fait l’objet de nombreux débats au sein des équipes médicales et dans les messages donnés aux patients.

Les « contres » évoquent le risque d’hypotension ( chute de tension pendant la séance de dialyse), quelques études un quantité de dialyse moindre voir un risque de décès augmenté.
Sa délivrance représente un coût, un « temps-soignants » que certains centres de dialyse ne souhaitent pas assumer.
Pour autant, de récentes études plus solides montrent le contraire puisqu’elles contribuent à lutter contre une complication fréquente en dialyse : la dénutrition.

Elle est un moment opportun pour un apport énergétique et protidique nécessaire pendant lequel , justement, le métabolisme est mis à mal.
Les pertes en acides aminés pendant la séance sont de l’ordre de 6 à 10 g, ce qui peut paraître faible, mais cumulées 3 fois par semaine pendant des années durant, participe à une carence d’apport globale. En 2006, une étude sur une cohorte importante de patients montrait, dans ce sens, qu’1 patient sur 2 n’atteignait pas les besoins nutritionnels de 1.2 g/kg de poids corporel quotidiennement.

Que manger pendant la séance ?

La séance de dialyse fût (ou « est encore ») utilisée par les équipes médicales pour lutter contre les restrictions alimentaires imposées (à tort) au quotidien, dans l’idée que la consommation d’aliments riches en potassium, sel ou phosphore , sans limitation de quantité, pendant les 1ères heures de dialyse était idéale pour que ces derniers sont éliminés au cours de la séance.
Ce principe oublie le temps de digestion , fonction de l’aliment, du plat, du repas consommé. Cela peut aller de quelques dizaines de minutes pour un simple jus de fruits à plusieurs heures de digestion pour un repas complet.

Les collations distribuées pendant les séances de dialyse par les structures de santé sont souvent glucidiques, composées de pain, biscuits, jus de fruits et boissons chaudes.
Certaines proposent des sandwichs composés de jambon, fromage, laitages riches en protéines pour contrecarrer l’effet de la dialyse.
En cas d’état nutritionnel précaire (perte de poids, d’appétit), la prise de compléments nutritionnels oraux est fortement recommandée.

L’offre est assez importante : boissons lactées, fruitées, crèmes et laitages enrichis, biscuits, compotes, pain brioché et permet ainsi à chaque patient de choisir et trouver son complément alimentaire.

Les diététicien(ne)s sont les professionnels de santé les mieux placés pour vous conseiller des collations les plus pertinentes afin de satisfaire à vos besoins nutritionnels individuels tout en ne dénaturant pas ce moment convivial.

 

Stanislas TROLONGE
Diététicien-Nutritionniste

Bibliographie

Agarwal. Nephrol Dial Transplant, 2018
Kistler.Journal of Renal Nutrition, 2014
Kalantar-Zadeh. J Ren Nutr. 2013