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La nutrition est au cœur de la prise en charge de la maladie rénale chronique. 

À mesure que la maladie rénale progresse, les reins n’assurent plus en totalité l’élimination des « déchets ». Des toxines « urémiques » s’accumulent alors dont les 2 représentant les plus connus ( car suivis lors des analyses de sang et d’urines) sont la créatinine et l’urée. 

Si la créatinine est issue du renouvellement quotidien des muscles, l’urée elle est directement liée aux consommations des protéines alimentaires quotidiennes. Ainsi, plus l’on mange de protéines , plus l’organisme produira de l’urée. Ces toxines en excès induisent une baisse d’appétit, un état de fatigue plus importante voir une dénutrition chez les personnes les plus fragiles. On comprend ainsi aisément l’intérêt de réduire ses apports de protéines , s’ils sont excédentaires, dans son alimentation pour retarder la progression de la maladie rénale tout en maintenant des apports énergétiques suffisants. 

Les reins participent également au maintien d’une tension artérielle normale en éliminant eau et sel en excès. De ce fait, en cas de maladie rénale chronique, une hypertension artérielle peut s’installer ( comme être également la cause de l’insuffisance rénale). Afin d’en limiter la gravité, une réduction des apports en sel , s’ils sont excessifs, peut être recommandée. 

Enfin dans leur rôle d’excrétion (comprenez « élimination »), les reins agissent en éliminant l’excès « d’acides » que notre corps génère. Les reins diminués dans leur efficacité dans la maladie rénale, chronique, une acidose ( excès d’acides dans le sang) peut se manifester et altérer votre état de santé, votre état nutritionnel. Les récentes études montrent qu’une alimentation riches en végétaux qui contiennent des alcalins ( « anti-acides ») permet de limiter et lutter contre cette acidose. 

Au stade de la suppléance , hémodialyse et dialyse péritonéale, une alimentation adaptée reste importante. 

La filtration des déchets est assurée par la technique de suppléance. Cependant ces techniques ont un « coût  nutritionnel », celui de besoins en énergie et protéines plus importants qu’aux stades précoces de la maladie rénale chronique. 
Dans le cas de l’hémodialyse notamment, la prise de poids entre les séances trop importante ( eau accumulée par l’hydratation et alimentation) peut nuire à la qualité de l’épuration et l’état de forme du patient. Modérer ses boissons et ses apports en sel sont alors nécessaires. 

Certains minéraux peuvent également s’accumuler dans le sang et entraîner des complications importantes et graves immédiates ou à long terme. On parle notamment d’hyperkaliémie ( Excès de potassium dans le sang) et d’hyperphosphorémie (Excès de phosphore). Ces phénomènes peuvent être (en partie) liés à une alimentation inadéquate, un choix d’aliments riches en additifs, des portions ou fréquences de consommation de certains aliments excessifs. 

Vous comprendrez ainsi le rôle primordial du diététicien au sein de l’équipe médicale afin d’évaluer les liens potentiels et réduire le risque de complications évoqués précédemment. Notre mission n’oublie pas l’objectif primordiale , celui de votre bien être. C’est pour cela, qu’il ne s’agit pas pour vous de supprimer tel ou tel aliment, d’appliquer une alimentation stéréotypée mais bien de collaborer avec la diététicienne pour adapter au mieux vos habitudes alimentaires par un meilleur choix d’aliments, une plus grande diversité, des recettes adaptées et gouteuses et d’astuces pour profiter au mieux de vos repas au quotidien, avec votre entourage et lors d’évènements festifs. 

 

Stanislas TROLONGE
Diététicien-Nutritionniste