Skip to main content

Notre alimentation est riche de nutriments essentiels. Ces nutriments lors de leur digestion, assimilation  peuvent générer des toxines que nos organes les plus nobles se chargeront d’éliminer. 
C’est notamment le cas des protéines. Les protéines sont connues pour le rôle de structure (elles composent nos organes, nos muscles , nos os) mais également pour leur mission de « communication » via les hormones par exemple. Les acides aminés des protéines alimentaires ( « wagons » du train que représente chaque protéine) sont gardés précieusement. Le reste est éliminé par le rein notamment sous forme d’urée. 

Dans la maladie rénale chronique, l’urée s’accumule au même titre que les autres toxines. L’appétit diminue, une fatigue plus importante s’installe. En parallèle de complications s’aggravant ( hypertension, surcharge en eau et sel…) la mise en dialyse devient indispensable pour épurer le sang de ces toxines, éliminer eau et sel en excès.

Ainsi, afin de limiter l’accumulation d’urée dans le sang (Urémie), repousser le délai de mise en dialyse, limiter, stabiliser la fonction rénale, une alimentation réduite en protéines, riches en végétaux, suffisante en énergie pourra vous être proposée. 

La quantité de protéines recommandée sera fonction de votre poids, exprimé en grammes de protéines par kilo de poids corporel. Au stade de la maladie rénale chronique , débutante à modérée , un apport de 0,8 g de protéines / kg de poids sera recherché. Il correspond au même besoin que la population générale. Pourtant, en France, les dernières études de consommations rapportent un apport en protéines moyen de 1,1g/kg ( 1,02 g/kg en Europe). En France, nous mangeons trop de protéines. Dès le stade 3b de la maladie rénale ( DFG inférieur à 45 ml/min/m2), un apport de 0,6 g de protéines par kg de poids ( 50 g de protéines pour une personne de 80 kg) est souhaité. Enfin, dans le cas d’une insuffisance rénale grave et avancée, pour laquelle la dialyse est proche, il pourra vous être proposé une réduction des apports à hauteur de 0.4g/kg accompagné d’une supplémentation en acides aminés pour préserver la masse musculaire. 

Les plus grandes sources de protéines sont animales : volailles, poissons, viandes, crustacés et coquillages ou encore les œufs ( 15 à 35 % de protéine selon les portions usuelles). Les produits laitiers suivent avec des teneurs significatives  (5 à 10 g) par portion. Les végétaux, fruits et légumes frais , les matières grasses, les céréales sont plus pauvres en protéines. La réduction des protéines doit être réfléchie, organisée. Trop importante, une carence peut s’installer , nuire au maintien de la masse musculaire et autres fonction des protéines dans l’organisme.

Une connaissance et science des aliments sont fondamentales pour garantir la réussite de cette approche alimentaire. L’accompagnement d’un diététicien spécialisé dans les maladies rénales plusieurs fois par an est indispensable.

 

Stanislas TROLONGE
Diététicien-Nutritionniste